L’exploitabilité d’une vidéo à charge d’un policier
Un enregistrement vidéo illicite effectué par un particulier n’est pas exploitable lorsqu’au moment de l’enregistrement il n’existait aucun soupçon que le prévenu allait commettre une infraction.
Faits
Dans le cadre d’une enquête, un poste de travail d’un policier est perquisitionné. Il y est découvert une vidéo montrant l’un de ses collègues s’adressant en italien à un détenu avec les propos suivants :
« – Toi maintenant tu t’en vas. Si tu reviens ici, tu es mort.– Tu es mort, si tu reviens ici. Compris?– Ne ris pas. Tu as cassé chez des amis à moi. Tu as volé chez des amis à moi. Tu as de la chance d’être chez la police et que je ne peux pas te taper. Si je te vois dehors, je te tranche la gorge, je te tape. Compris?– Pas espérons, je te tue. Je t’amène dans les caves et on te tabasse à mort.– Géorgien de merde. Tu as de la chance d’être ici. OK? »
Alors que le Tribunal de police acquitte le policier, la Cour de justice le condamne pour abus d’autorité. En effet, bien que la séquence vidéo a été enregistrée à l’insu du policier en violation de l’art.